… et le début d’une nouvelle !
Mais avant tout, bienvenue sur mon nouveau site/blog ! Les travaux ne sont pas tout à fait terminés, mais il y a déjà de quoi faire alors, j’espère qu’il vous plaira. En lisant ce qui suit, vous comprendrez pourquoi un renouvellement s’imposait.
Depuis mon plus jeune âge, j’ai voulu raconter des histoires, écrire. Et publier. Publier à compte d’éditeur.
Car, du haut de mes quinze ans, il n’existait pas d’alternative acceptable à la validation d’un professionnel du milieu, qui m’aurait choisi moi plutôt que des dizaines, des centaines d’autres.
À mes yeux, le compte d’auteur, c’était de l’arnaque (et ça l’est toujours. Vous qui lisez ces lignes et qui l’ignorez, ne vous faites pas avoir, un éditeur véritable ne vous demandera jamais de l’argent pour vous publier) et l’autoédition, c’était pour les perdants ou, au mieux, pour ceux qui n’avaient pas l’ambition de faire carrière.
Publier, faire carrière, ce rêve, mon plus vieux rêve, m’a toujours poussé à persévérer, à remettre ça, malgré les piles de lettres de refus qui se sont accumulées au fil des années.
Je savais que mon tour viendrait, je n’en doutais que dans mes pires moments de déprime. Le reste du temps, j’estimais mes chances relativement bonnes.
Après tout, n’étais-je pas parvenu à publier quatorze nouvelles dans des anthologies, des fanzines, des revues ?
Ne recevais-je pas, parfois, des retours encourageants – quoique négatifs – de la part d’éditeurs à propos de mes manuscrits ?
À ce stade, près de vingt ans après mes débuts, il me semblait que j’avais des raisons de garder espoir et de faire preuve d’un optimisme raisonnable.
J’ai pourtant décidé d’arrêter les frais, de courir après cet éditeur qui voudra bien me publier.
Mais alors… pourquoi ?
Pour quelques raisons.
La première
Elle m’est un peu « tombée du ciel », si on veut.
Un beau jour m’est venue la réflexion suivante : « Merde, t’as trente-quatre ans, tu rames depuis des années, et au final, quoi ? Avoir des rêves, c’est bien joli, mais ça ne serait pas mal de pouvoir les vivre avant de mourir, hein ? »
Ça a du sens, non ?
La deuxième
C’est que je supporte de plus en plus mal le fait de suer sang et eau à écrire un bouquin en six mois, un an (voire plus), et de devoir attendre six mois, un an (voire plus), pour obtenir des retours négatifs d’éditeurs (je parle en tout cas du milieu SFFF, je ne connais pas celui de la littérature générale) qui souvent sont des refus types ou tiennent sur une ligne…
Voire ne rien recevoir du tout, ou des mails automatiques du style : « Si dans douze mois vous n’avez pas de nos nouvelles, considérez qu’on a refusé votre manuscrit. » Heu, oui. Et en attendant, quoi, je me fais cryogéniser ?
Je comprends que les éditeurs reçoivent énormément de manuscrits et n’ont pas toujours les moyens de les gérer de manière rapide, que c’est le jeu, que l’édition est un domaine lent, etc. N’empêche, je sature.
La troisième
La troisième raison, c’est la paye ! Eh oui.
Si vous êtes encore du genre à croire qu’argent et noble art de la littérature sont incompatibles, que l’écrivain est avant tout un pur esprit guidé par l’inspiration, qui n’a dès lors pas besoin de manger ou de régler ses factures, désolé pour vous.
Écrivain, ça ne paye pas, ou ça paye mal (et je parle du commun d’entre nous, bien sûr, pas des stars du domaine).
Une fois édité, on pourra s’attendre à recevoir une avance sur ses droits d’auteur (droits qu’on ne commencera à percevoir qu’une fois le montant de l’avance atteint, droits que l’on ne recevra qu’une fois par an… Il ne faut pas non plus imaginer avoir la possibilité de connaître le nombre ses ventes).
En fonction de la taille de son éditeur, l’avance peut aller de… rien, à cent euros ou un peu plus de mille, d’après les retours que j’en ai eu.
Précisons aussi que la durée de vie d’un livre en librairie est extrêmement courte (il se publie environ 70.000 nouveautés par an en France, il y a donc toujours un suivant qui se presse à la porte) et que, sur un livre vendu dix euros, l’auteur ne gagne en moyenne que dix pour cent, soit… un euro par exemplaire… voilà.
En effet, l’auteur a beau être à la base de tout, il est le seul de toute la chaîne du livre (auteur, éditeur, diffuseur, imprimeur, distributeur, libraire) à ne pas gagner sa vie avec son travail.
Plutôt injuste, n’est-ce pas ?
La quatrième
Celle-ci peut paraître bête, mais, hey, chacun sa sensibilité, hein ?
Je ne suis pas quelqu’un de sociable. Ce n’est pas que je n’aime pas les gens, j’ai seulement du mal à me détendre en public, à m’ouvrir, à papoter pour le seul fait de papoter… Ce que j’ai à exprimer, je le fais bien plus facilement par écrit.
Vous me direz, ça tombe plutôt bien, pour un écrivain… Ouais, sauf que, voilà, apparemment, quand on écrit et publie, votre éditeur vous encourage à participer à des salons littéraires.
Vous savez, le genre où l’auteur est assis derrière une table, doit sourire, montrer qu’il est content d’être là et faire en sorte de vendre des bouquins en véritable commercial qu’il n’est pas…
Un salon littéraire, je considère davantage ça comme une épreuve qu’un plaisir.
Qu’on ne se méprenne pas, je suis aussi content qu’un autre quand on m’envoie un petit message pour me dire qu’on a aimé tel ou tel texte, mais aller faire le marchand à son stand, ce n’est pas mon truc et je considère (tout à fait personnellement) que ce n’est pas le boulot d’un auteur…
Le sien est plutôt d’écrire.
La cinquième
La validation des pros…
Finalement, c’est ce qui m’a longtemps empêché de prendre du recul, malgré les raisons précédentes. J’en avais un profond besoin, si on me disait non, c’était que mon texte ne valait rien, que je n’avais plus qu’à écrire autre chose.
Et puis… un pro, j’en suis devenu un. Pas un éditeur, non, mais un correcteur travaillant en collaboration avec plusieurs d’entre eux.
J’ai pu en découvrir davantage sur l’arrière du décor et j’ai enfin fini par comprendre que les pros ont certes une certaine expertise, mais que ce sont aussi et surtout des commerçants. Des commerçants qui doivent faire tourner leur boîte, et donc procéder à des choix éditoriaux.
Si on refuse mon bouquin, ce n’est pas forcément parce qu’il est mauvais, c’est parce que l’éditeur connaît le marché, sait ce qui se vend ou non… et publie donc en conséquence, prenant le moins de risques possibles pour que son affaire soit rentable.
C’est plutôt logique et ça démystifie pas mal cette image d’éditeur « être supérieur seul à même de m’adouber en tant qu’écrivain ».
Or, si, à mes débuts, j’écrivais surtout de la fantasy, toujours populaire, j’ai peu à peu délaissé le genre ces dernières années pour m’essayer brièvement à l’horreur et, dernièrement, à la science-fiction.
Le truc, c’est qu’à moins de s’appeler Stephen King, espérer publier de l’horreur en francophonie de nos jours est une pure et simple perte de temps. Les gens n’en lisent pas, ou trop peu pour que ça vaille le risque financier.
La science-fiction est à peine mieux lotie, mais quand il s’agit du sous-genre qui m’intéresse le plus, à savoir la science-fiction militaire, rebelote… Marché de niche, essayez plutôt autre chose. Pas de bol !
Sauf que, voilà, écrire un bouquin, ça demande des centaines d’heures de travail et on a plus d’une fois l’occasion de se décourager, quand bien même le sujet nous plaît.
Alors écrire dans un genre qui nous intéresse moins, juste parce que c’est à la mode en ce moment… je ne peux m’y résoudre.
Conclusion ?
J’ai décidé de m’autopublier.
Trala pouet-pouet !
Je ne suis plus un enfant, l’expérience m’a permis d’ouvrir les yeux et de réaliser que cette voie conviendrait le mieux à mes ambitions et à ma personnalité.
Je sais que ce ne sera pas facile et que ce n’est pas une solution miracle, mais je n’ai pas grand-chose à perdre à essayer… et à tout donner pour que ça fonctionne !
Au moins, je serai en paix avec moi-même, ce qui, mine de rien, n’était pas une mince affaire, rigide comme je peux l’être parfois…
Cette nouvelle aventure commence…
Je vous dis à bientôt, quelque part sur la route !
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Olivia Billington
19 septembre 2020 - 14:13 ·Toi, rigide ? Si peu, si peu… 😀
J’ai hâte d’assister à tout ça !
Thomas Baronheid
19 septembre 2020 - 19:26 ·Oh oui, à peine !
Moi aussi !
Cécile
19 septembre 2020 - 20:23 ·De tout coeur avec toi frangin, may the force be with you 😉
Thomas Baronheid
19 septembre 2020 - 21:13 ·Merci 🙂
bach
26 septembre 2020 - 00:17 ·je trouve que c’était la meilleure solution qui d’ailleurs fait écho parmi les auteurs qui ont beaucoup travaillé sans résultat
Je pense aussi tenter l’aventure de l’autopublication.
Bonne chance.
Thomas Baronheid
26 septembre 2020 - 11:47 ·Merci !
Tout dépend de ses aspirations et des genres dans lesquels on écrit.
Bonne chance également, c’est une activité très prenante et très stimulante !